Bien que le cancer demeure une maladie rare chez l’enfant, elle est la première cause de décès après les accidents. Parmi les formes les plus courantes qui touchent cette population, l’on dénombre les leucémies, les lymphomes, les tumeurs cérébrales et embryonnaires (néphroblastome, neuroblastome). Focus sur les dernières avancées en matière de diagnostics.
Pour rappel, les tumeurs malignes détectées chez les enfants ne sont pas de la même nature que celles des adultes. Surtout, elles ne se traitent pas de la même façon.
Pourtant, peu de recherches sont effectuées autour de cette maladie qui touche pourtant 1 800 enfants et 700 jeunes de 15 à 19 ans chaque année en France. 500 en meurent chaque année.
Affiner le diagnostic grâce à des tests moléculaires
A l’heure actuelle, il existe trois principaux traitements en fonction de la nature du cancer : chirurgie, chimiothérapie et radiothérapie. Ces techniques permettent de guérir 75 à 80 % des cas, et ce dans les pays à revenu élevé. Toutefois, ces traitements peuvent entraîner des séquelles et autres effets secondaires, pouvant interférer sur l’avenir des jeunes patients, notamment sur leur fertilité.
Selon Gaëlle Pierron, la responsable adjointe de l’unité de génétique somatique de l’institut Curie, « Si les cellules cancéreuses prolifèrent dans l’organisme, c’est que les systèmes de détection ou de destruction ne les ont pas repérés comme étant anormales. C’est encore plus vrai chez l’enfant : les cellules cancéreuses qui se multiplient très rapidement ressemblent fort à leurs cellules normales, en pleine croissance ».
Le principal défi que la médecine rencontre actuellement est de mettre au point des diagnostics efficaces à spectre large.
Une piste s’ouvre vers le diagnostic moléculaire. Grâce à lui, les médecins seraient capables d’identifier une tumeur avant l’âge d’un an. Les tests moléculaires innovants, qui reposent sur un séquençage et une analyse du génome, visent à identifier d’éventuelles mutations génétiques dans les tumeurs des enfants.
La prise de sang comme diagnostic : la solution ?
Selon les chercheurs en cancérologie, des fragments de l’ADN d’une tumeur peuvent se retrouver dans la circulation sanguine, et ce dès son apparition. Le cancer peut alors être identifié grâce à son ADN tumoral circulant, et ce à partir d’une simple prise de sang.
Une étude française vient d’être lancée sur le sujet, afin d’établir la faisabilité d’un diagnostic moléculaire chez des enfants atteints de tumeurs rénales à partir de ces « biopsies sanguines ».
Ces nouveaux outils devraient engendrer des essais cliniques pour tester d’autres traitements qui ont fait leurs preuves dans d’autres cancers présentant des anomalies moléculaires similaires.