En France, 1,5 à 2 millions de personnes souffrent de DMLA, premier marqueur de malvoyance chez les plus de 50 ans. C’est le cas de Marie-Jo (77 ans) qui a remarqué l’apparition de « petits papillons » devant ses yeux, puis d’une tache noire au centre de sa vision.
La DMLA (Dégénérescence maculaire liée à l’âge) était le sujet principal des Journées nationales de la macula, qui ont eu lieu du lundi 26 juin au vendredi 30 juin 2017. Elles ont pour objectif d’informer le public et d’encourager le dépistage de la DMLA, mais également d’autres maladies oculaires telles que la maculopathie diabétique (400.000 cas) et l’occlusion veineuse rétinienne (plus rare). Toutes ces maladies touchent la macula (minuscule partie de la rétine responsable de la vision des détails), et les diagnostiquer à temps permet de ralentir leur développement.
La DMLA est la maladie la plus fréquente : « elle concerne 8 % des plus de 65 ans et 30 % des plus de 75 ans : c’est la première cause de cécité dans les pays industrialisés », a expliqué le professeur Eric Souied (directeur du service ophtalmologie à l’hôpital intercommunal de Créteil et président de la Fédération France macula) à l’AFP. Il a ajouté que le nombre de patients était susceptible d’augmenter en raison du vieillissement de la population.
Un traitement par injections pour la DMLA
Les personnes atteintes de DMLA ne deviennent jamais totalement aveugles. Néanmoins, une tache noire apparaît au centre de la vision, ce qui provoquer des handicaps dans les gestes de la vie de tous les jours : écrire, lire, voir les visages ou discerner les détails.
Lorsqu’elle conduisait, Marie-Jo Simon, une retraitée iséroise, a remarqué à l’automne 2015, qu’elle voyait « des petites choses papillonner ». « J’ai d’abord pensé à la cataracte. Un ou deux mois après, une tache noire est apparue. J’ai encore attendu. Finalement, je suis allée consulter en mars suivant : c’était la DMLA », a-t-elle confié à l’AFP. C’est son œil droit qui est touché : « On m’a dit qu’on n’était pas sûr de le sauver car j’étais venue tardivement ». Depuis, tous les mois, elle subit dans l’œil atteint des injections d’un médicament censé ralentir l’évolution de la maladie.
En plus de la tache noire, la vision déformée des lignes droites constitue un autre symptôme de la DMLA. « Je conduis uniquement sur des routes que je connais, et quand je lis, il faut que ce soit écrit très noir sur fond blanc », a indiqué Marie-Jo Simon. En ce qui la concerne, « l’essentiel est que ça ne s’étende pas à l’autre œil ». « Si quelqu’un me disait aujourd’hui qu’il a ce genre de symptômes, je lui conseillerais de ne pas hésiter et d’aller très vite à l’hôpital », affirme-t-elle.
L’oméga 3 et la lutéine aident à prévenir la DMLA
Le traitement par injection (comme celui prescrit à Marie-Jo), n’est une solution que pour l’une des deux formes de la maladie, la DMLA « humide ». Selon le professeur Souied, les injections servent à bloquer l’évolution de la dégénérescence, dans 95 % des cas. L’autre forme, la DMLA « sèche », reste inguérissable. Il existe des pistes de recherche, telles que les implants rétiniens (l’œil bionique) ou les cellules souches, mais leur emploi n’est pas prêt à être généralisé.
Les aliments riches en lutéine et en oméga 3 peuvent aider à empêcher le développement de ces maladies. « Le menu-type, c’est saumon – épinards ou brocolis, deux fois par semaine », a conseillé Eric Souied.
Ces dernières années, la communication autour de la DMLA a beaucoup augmenté. « Selon des sondages, 50 % des plus de 50 ans connaissaient la DMLA en 2012, contre seulement 3 % en 2007 », se réjouit le spécialiste. C’est pour sensibiliser le public que l’occlusion veineuse rétinienne et la maculopathie diabétique ont été également introduites aux Journées de la macula. Tous ces troubles peuvent avoir des conséquences sociales, car elles écartent un peu plus les personnes âgées. « On estime à 30 % le taux de dépression parmi les patients atteints de DMLA », selon le professeur Souied.