Bon nombre de fumeurs l’ont dit au moins une fois : j’arrête de fumer. Combien l’ont réellement fait ? La motivation ne fait pas tout, encore faut-il connaître les clés de la réussite.
D’après les chiffres de l’Inpes (Institut national de prévention et d’éducation pour la santé), en France, 60 % des 16 millions de fumeurs aimeraient arrêter.
Selon Bernard Antoine, tabacologue à Paris, « Il n’y a pas de “bon moment” pour arrêter de fumer. Le fumeur qui attend ce “bon moment” l’attend parfois toute sa vie. On est mûr lorsque la dépendance au tabac devient insupportable et que l’on ressent une envie de liberté plus ou moins profondément cachée dans l’inconscient. »
Arrêter de fumer ne doit pas être ressenti comme une obligation, mais comme un désir de liberté
La motivation c’est bien, mais pour les bonnes raisons, c’est mieux. Il ne s’agit pas d’arrêter parce « qu’il faut que j’arrête de fumer, car c’est bon pour ma santé, pour mon porte-monnaie, pour les autres. » Même si l’intention est louable, « ces résolutions risquent de ne pas tenir longtemps tout en maintenant une sensation désagréable de frustration, doublé du sentiment de faire le sacrifice d’un plaisir (risque de compenser et de prendre du poids par exemple). En finir avec cette dépendance est donc davantage une affaire de désir d’être libre que de volonté d’être raisonnable ! », explique le spécialiste.
→ Remplacez le « il faut que » par « j’ai envie ».
Certains spécialistes peuvent vous aider à gérer vos émotions
La volonté et les médicaments type substituts nicotiniques seuls ne suffisent pas. Pour arrêter de fumer, il s’agit aussi de faire un travail sur soi-même :
— Prendre conscience de son comportement de fumeur et de ses habitudes, déconstruire ses pensées négatives et ses croyances à l’aide de thérapies cognitivo comportementales (TCC) et parler !
— Réapprendre à respirer, accéder à la détente autrement qu’avec la cigarette et prendre conscience de son corps grâce à des pratiques comme la sophrologie ou le yoga.
— Gérer ses émotions et retrouver l’estime de soi (TCC, sophrologie, hypnose).
« Ce sont les aspects comportementaux et psychologiques sur lesquels il convient de faire un travail pour se préparer à ne plus fumer. Les substituts nicotiniques, autres médicaments et cigarettes électroniques n’aideront pas le fumeur à gérer ses émotions ni à supprimer les automatismes de dépendance à la cigarette et ses croyances » explique Bernard Antoine.
→ Faites-vous coacher par des tabacologues, sophrologues, hypnotiseurs ou autres psychologues spécialisés.
Par exemple, les suggestions pratiquées en hypnose adressent des messages à l’inconscient comme : « Fumer ne sert à rien », « chaque jour que vous passerez sans fumer vous éloigne de l’obligation de fumer ». « Autant de petites graines qui vont germer jusqu’à ce que la personne soit habitée par la conviction d’être libre et qu’elle est tombée dans un piège dont elle peut sortir », explique Bernard Antoine, qui associe thérapies comportementales et hypnose dans sa pratique.
Privilégiez d’autres plaisirs, d’autres actions
Pour éviter de combler votre manque par une cigarette et mettre en place des automatismes il est important de répéter et célébrer chaque réussite comme un pas de plus vers la victoire. Un mécanisme que le cerveau va finir par intégrer. Vous pouvez par exemple écouter une musique en fonction de l’état du moment, marcher en pleine nature, faire du sport, prendre un bain, appeler un ami, vous offrir un massage, etc.
Autrement, certaines médecines douces comme la sophrologie permettent d’utiliser des images agréables vécues ou imaginaires pour pallier l’envie irrépressible, gérer l’angoisse et visualiser sa vie, ses actions sans tabac.
Développez la pleine conscience et reconnectez-vous à vos sens
Rétablissez une connexion avec vos sens, notamment celui du goût et de l’odorat. Il s’agit de réapprendre à respirer et savourer. Appliquez par exemple une odeur agréable au coin de la narine pendant quelques minutes, ou laissez fondre un aliment que vous aimez sur votre langue.
→ Il faut surtout prendre le temps, la concentration sur la durée est une méditation.
Apprenez à vous faire confiance !
La confiance en soi est déterminante lorsque l’on souhaite arrêter de fumer. Les pensées négatives type « je ne vais pas y arriver », « je n’en suis pas capable, de toute façon au point où j’en suis… » n’aident absolument pas et cachent bien souvent un refus caché d’arrêter.
→ Abordez ce challenge sous un angle positif augmente vos chances de réussite. Faites comprendre à votre conscience et votre inconscient qu’il est possible d’y arriver.